Viens! et que le regard des pudiques étoiles Qui tombe sur la terre à travers tant de voiles, Que l'arbre pénétré de parfums et de chants, Que le souffle embrasé de midi dans les champs, Et l'ombre et le soleil et l'onde et la
letemps dâun pas dâautomne tout le quartier faisant silence.23. 41 Deux strophes. Une premiĂšre qui prĂ©sente un instant ambigu, mĂȘme pas un instant dâattente, un instant confus, « intermĂ©diaire ». Dans la deuxiĂšme strophe, on passe du marasme Ă une brĂšve et secrĂšte rĂ©vĂ©lation. Lâinstant dâun « pas », lâĂȘtre entre dans lâabsolu ; le pas dĂ©clenche un court
DansL' ennemi le combat semble dĂ©jĂ avoir eu lieu et s'ĂȘtre soldĂ© par la dĂ©faite du poĂšte car il a Ă©tĂ© ravagĂ© et il reste en son jardin "bien peu de fruits vermeils"; Enfin dans Chant d'Automne , le poĂšte sent son esprit "pareil Ă la tour qui succombe" signe d'une dĂ©faite imminente ; Le temps est assimilĂ© Ă une arme redoutable: "un bĂ©lier infatigable et lourd" .
Lescouleurs de la paix. Les couleurs de lâarc-en-ciel sont descendues sur les moustaches de lâĂ©pi de blĂ© pour lui prĂȘter un peu de vert et de rouge pour les fleurs des coquelicots qui vont pousser. Elles se sont vite Ă©parpillĂ©es et ont conquis toute la nature. Elles se sont sĂ©parĂ©es. Peut-ĂȘtre se sont-elles querellĂ©es ?
Lalune, sur les blés jaunis, Vient lentement de se lever, Et l'on entend comme le bruit. D'une eau qui coule dans l'été. Quand les chevaux rentrent trÚs tard, Le fermier ne sait pas pourquoi, Le long des routes infinies, Il les laisse avidement boire.
Vay Tiá»n Nhanh Chá» Cáș§n Cmnd Nợ Xáș„u. Accueil Contact PubliĂ© le 26 septembre 2011 Lâautomne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous Ă©tonne , C'est une branche tout Ă coup , Qui s'effeuille dans votre cou. C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor , Et puis partout ,ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette maison, Mais la nuit si tĂŽt va descendre ! Retournons vite Ă la maison RĂŽtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus
28 septembre 2008 7 28 /09 /septembre /2008 2040 Lâautomne On voit tout le temps, en automne, Quelque chose qui vous Ă©tonne, Câest une branche, tout Ă coup, Qui sâeffeuille dans votre cou. Câest un petit arbre tout rouge, Un, dâune autre couleur encor, Et puis, partout, ces feuilles dâor Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tĂŽt va descendre ! Retournons vite Ă la maison RĂŽtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus Published by Les CE2 - dans PoĂ©sie
Temps de lecture estimĂ© 4 CanadaSavez-vous quel jour nous sommes aujourdâhui ? Le 31 octobre et câest la fĂȘte dâHalloween partout dans le monde. đAu Canada, il sâagit de la deuxiĂšme fĂȘte prĂ©fĂ©rĂ©e des habitants aprĂšs celle de NoĂ«l. Autant vous dire quâils ne font donc pas les choses Ă moitiĂ©. PrĂ©parez-vous Ă un univers effrayant et dĂ©couvrez tout ce qui est Ă savoir sur la cĂ©lĂ©bration d'Halloween au Canada. Dans cet article, nous vous expliquerons lâhistoire de cette fĂȘte mythique et la maniĂšre dont elle est arrivĂ©e au Canada. Nous vous parlerons Ă©galement des grandes traditions canadiennes et des fĂȘtes les plus incontournables du pays en cette pĂ©riode. Connaissez-vous lâhistoire dâHalloween ?Revenons 2500 ans en arriĂšre, en Irlande et en Ecosse. A lâĂ©poque, les Celtes avaient pour tradition âla fĂȘte celtique de Samainâ samain qui signifie ânovembreâ en gaĂ©lique. Cette fĂȘte avait pour but de cĂ©lĂ©brer la fin de lâĂ©tĂ© et le dĂ©but de la pĂ©riode âsombreâ, autrement dit, lâhiver. Le 31 octobre correspondait dâailleurs au nouvel an celtique. Durant cette fĂȘte, les Celtes utilisaient beaucoup les couleurs noir et orange Le noir pour la pĂ©riode sombre, Lâorange pour faire rĂ©fĂ©rence aux moissons et Ă lâ la tradition, la nuit de pleine lune du 31 octobre ouvrait un passage entre le monde des vivants et celui des morts. Les habitants proposaient des offrandes aux esprits devant leur maison. Afin de ne pas ĂȘtre reconnus par les esprits et ĂȘtre emportĂ©s avec eux, les gens se dĂ©guisaient en fantĂŽmes. La tradition de se dĂ©guiser pour ne pas ĂȘtre reconnu durant la fĂȘte dâHalloween a traversĂ© les siĂšcles et continuent encore aujourdâhui dâexister au travers les enfants et les adultes qui pratiquent avec enthousiasme Halloween. Les Irlandais et Ecossais emportĂšrent avec eux cette coutume lors des vagues dâimmigration au 19e siĂšcle sur le continent amĂ©ricain. Câest de cette maniĂšre quâune fĂȘte originaire dâEurope a vu le jour aux Etats-Unis et au la fĂȘte dâHalloween connaĂźt un succĂšs Ă©norme aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Irlande ou encore en Australie. Halloween aujourdâhui, câest quoi ?De nos jours, Halloween est plus connu sous la forme de dĂ©filĂ©s dâenfants dans les rues. Ceux-ci font du porte-Ă -porte dĂ©guisĂ©s afin de rĂ©colter des bonbons auprĂšs de leurs voisins. On peut y trouver des dĂ©guisements de toute sorte zombies, squelettes ou encore sorciĂšres et fantĂŽmes. Lâobjectif ? Ătre le plus effrayant possible. Les adultes se prennent aussi au jeu, en dĂ©corant les rues, les maisons et en enfilant eux aussi leur plus effrayant dĂ©guisement pour accueillir les minis dit plus haut, Halloween au Canada câest une fĂȘte trĂšs importante quâil est impossible de louper si vous ĂȘtes de passage durant cette pĂ©riode. Entre soirĂ©es Ă thĂšme, dĂ©corations incroyables et friandises Ă ne plus savoir oĂč donner de la tĂȘte, croyez-nous, ça vaut le dĂ©tour. Pas de panique si vous ĂȘtes bien au chaud, chez vous, sur le continent europĂ©en, nous allons vous immerger dans ce dĂ©cor canadien incroyable ! FantĂŽmes, sorciĂšres, vampires et monstres en tout genre sont mis Ă lâhonneur. Le 31 octobre toutes ces effrayantes crĂ©atures dĂ©ambuleront dans les rues du Canada Ă la recherche de dĂ©licieux bonbons Ă manger en criant âTrick or Treat !â qui signifie âDes farces ou des friandises !â. A lâimage des maisons quâon voit se dĂ©corer Ă lâapproche de NoĂ«l, le mois dâoctobre voit sâinstaller des dĂ©corations dignes des films dâhorreur. Citrouilles, crĂąnes dans les haies, tombes dans les pelouses, sorciĂšres aux fenĂȘtres, etc. on voit de tout et le plus important pour les canadien, câest dâen faire un maximum !Les cĂ©lĂšbres fĂȘtes dâHalloween au CanadaMontrĂ©al Le festival de la frayeur faites attention oĂč vous mettez les pieds, des monstres et des fantĂŽmes vous attendent partout dans la ville ; Le Grand Bal des citrouilles oĂč sont gĂ©nĂ©ralement exposĂ©es pas loin de 800 citrouilles sculptĂ©es et dĂ©corĂ©es nâest toujours pas de retour cette annĂ©e ! A la place, dĂ©couvrez le festival âTrouille et Citrouilleâ. Un programme adaptĂ© aux enfants avec un parcours des pas sorciers sur les courges et des activitĂ©s théùtrales ;LâexpĂ©rience lumineuse dâHalloween lâoccasion ââpour toute la famille dâadmirer des milliers de structures plus grandes que nature, composĂ©es au total de 25 millions de lumiĂšres, dâimposantes sculptures et d'Ă©talages de monstres, de fantĂŽmes, de sorciĂšres et dâun grand nombre de citrouilles. QuĂ©bec Parcours dans la ville en charmante compagnie de nombreux fantĂŽmes. Au programme ? Histoires dâhorreur qui pourraient bien vous faire perdre la tĂȘte. Visitez lâancienne prison du Morin Center plongez dans un univers sombre et promenez-vous dans les cellules et piĂšces communes de cette ancienne prison dâhorreur. Selon certains, ces lieux seraient hantĂ©sâŠLaissez-vous porter par des expĂ©riences surnaturelles en visitant le Grand MarchĂ© de l'Ă©trange le grand marchĂ© de QuĂ©bec, habituellement trĂšs gourmand, met en avant en cette pĂ©riode des produits quâon a peu lâhabitude de voir ! Courges noires et insectes Ă dĂ©guster seront dâailleurs au Ă©galement Le manoir hantĂ© de Saint-Calixte la Maison HantĂ© Atlantide est un immense manoir de trois Ă©tages qui vous donnera froid dans le dos. La foire de lâhorreur de Laval de retour seulement en 2022, pensez Ă y faire un tour si vous passez au Canada. Frissons garantis ! Le village de Drummondville transformĂ© en village hantĂ©. Et oui, il sâagit bien dâun parcours de trois kilomĂštres de rues et de sentiers terrifiants qui vous fera frissonner. Vous avez aimĂ© cet article de blog ? Alors restez connectĂ©s ! On vous rĂ©serve du super contenu pour les jours Ă venir. 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1. L'automne de Guillaume Apollinaire 1880-1918 est une saison de brouillard et de tristesse. Automne Dans le brouillard sâen vont un paysan cagneux Et son bĆuf lentement dans le brouillard dâautomne Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux Et sâen allant lĂ -bas le paysan chantonne Une chanson dâamour et dâinfidĂ©litĂ© Qui parle dâune bague et dâun cĆur que lâon brise Oh !* lâautomne lâautomne a fait mourir lâĂ©tĂ© Dans le brouillard sâen vont deux silhouettes grises. *pas d'autre ponctuation mis Ă part le point final Guillaume Apollinaire "Alcools" - Mercure de France 1913 - rééditĂ© en poche PoĂ©sie/Gallimard Et ce poĂšme difficile et tout aussi triste Automne malade Automne malade et adorĂ© Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigĂ© Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mĂ»rs Au fond du ciel Des Ă©perviers planent Sur les nixes nicettes* aux cheveux verts et naines Qui n'ont jamais aimĂ© Aux lisiĂšres lointaines Les cerfs ont bramĂ© Et que j'aime ĂŽ saison que j'aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu'on les cueille Le vent et la forĂȘt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille Ă feuille Les feuilles Qu'on foule Un train Qui roule La vie S'Ă©coule Guillaume Apollinaire "Alcools" Aucune ponctuation dans ce texte*Dans la mythologie germanique et scandinave les nixes sont des nymphes aquatiques qu'affectionne l'auteur cf la Lorelei, qu'il Ă©voque dans un autre poĂšme. Apollinaire les qualifie de "nicettes", de l'ancien français "nice" niais, mignon. 2. Charles Baudelaire 1821-1867 peut-il ĂȘtre qualifiĂ© de poĂšte maudit ? Certainement, lui Ă qui Les Fleurs du Mal ont valu un procĂšs pour outrage Ă la morale publique et Ă la morale religieuse. Aujourd'hui, Les Fleurs du Mal sont le recueil de poĂ©sies qui se vend et s'est le plus vendu en France. Chant d'Automne BientĂŽt nous plongerons dans les froides tĂ©nĂšbres ; Adieu, vive clartĂ© de nos Ă©tĂ©s trop courts ! J'entends dĂ©jĂ tomber avec des chocs funĂšbres Le bois retentissant sur le pavĂ© des cours. Tout l'hiver va rentrer dans mon ĂȘtre colĂšre, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcĂ©, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacĂ©. J'Ă©coute en frĂ©missant chaque bĂ»che qui tombe L'Ă©chafaud qu'on bĂątit n'a pas d'Ă©cho plus sourd. Mon esprit est pareil Ă la tour qui succombe Sous les coups du bĂ©lier infatigable et lourd. II me semble, bercĂ© par ce choc monotone, Qu'on cloue en grande hĂąte un cercueil quelque part. Pour qui ? - C'Ă©tait hier l'Ă©tĂ©; voici l'automne ! Ce bruit mystĂ©rieux sonne comme un dĂ©part. Charles Baudelaire "Les Fleurs du Mal" - 1857 3. Michel Beau Voici quelques rares Ă©lĂ©ments de la biographie du poĂšte Michel Beau, trouvĂ©s sur le site [Michel Beau a publiĂ© de nombreux livres de poĂ©sie Du cĆur aux lĂšvres » aux Ă©ditions Rougerie, Câest donc cela lâamour » aux Ă©ditions Grassin, Quand paraĂźt lâarc-en-ciel » aux Ă©ditions Nouvelle PlĂ©iade, La farandole des saisons » Ă lâAcadĂ©mie du Disque de PoĂ©sie, Scriptoformes » aux Ă©ditions Graph2000, La mieux-aimĂ©e » aux Ă©ditions DenoĂ«l, Jonglerimes » aux Ă©ditions Nathan.] ... auteur de ce poĂšme triste sur l'automne Jour pluvieux d'automne Une feuille rousse que le grand vent pousse dans le ciel gris-bleu, l'arbre nu qui tremble et dans le bois semble un homme frileux, une gouttelette comme une flĂ©chette qui tape au carreau, une fleur jaunie qui traĂźne sans vie dans la flaque d'eau, sur toutes les choses des notes moroses, des pleurs, des frissons, des pas qui rĂ©sonnent c'est dĂ©jĂ l'automne qui marche en sifflant sa triste chanson. Michel Beau 4. Marguerite Burnat-Provins Marguerite Burnat-Provins 1872-1952 est une Ă©crivaine, dessinatrice et peintre française qui a vĂ©cu une grande partie de sa vie en Suisse. Elle trouve sa source principale d'inspiration dans l'observation de la nature. Sur l'arbre rouge Sur l'arbre rouge, as-tu vu Le corbeau noir ? L'as-tu entendu ? En claquant du bec, il a dit Que tout est fini ; Les fossĂ©s sont froids, La terre est mouillĂ©e. Nous n'irons plus rire et nous cacher, Dans la bonne chaleur du blĂ©. Le corbeau noir a dit cela, En passant, Dans l'arbre rouge couleur de sang. Marguerite Burnat-Provins "Chansons rustiques" - SĂ€uberlin et Pfeiffer, 1905 5. Marie-Magdeleine Carbet RomanciĂšre, auteur de contes pour enfants, et de poĂšmes "Mini-poĂšmes sur trois mĂ©ridiens" - 1977, Marie-Magdeleine Carbet, est nĂ©e en 1902 aux Antilles. Lâacacia Le vent Passait, pleurant. Lâacacia dit Vent dâautomne Au front gris, Tu tâennuies Je te donne Mes feuilles. Prends, cueille Et va jouer au volant* Avec ton amie La pluie. Le printemps, En son temps, Mâen fera de plus jolies ! Marie-Magdeleine Carbet *allusion peut-ĂȘtre au jeu du volant, ancĂȘtre du badminton. 6. Francis Carco 1886-1958 est un romancier, auteur de JĂ©sus la Caille, L'Homme traquĂ©... et le poĂšte de Premiers vers, La BohĂšme et mon cĆur, Chansons aigre-douces... Il frĂ©quente les milieux artistiques parisiens, oĂč il rencontre les poĂštes Guillaume Apollinaire et Max Jacob. Un arbre Un arbre tremble sous le vent, Les volets claquent. Comme il a plu, l'eau fait des flaques. Des feuilles volent sous le vent Qui les disperse Et, brusquement, il pleut Ă verse. Francis Carco 7. Maurice CarĂȘme Merci Ă la Fondation Maurice CarĂȘme L'Ă©cureuil et la feuille Un Ă©cureuil, sur la bruyĂšre, Se lave avec de la lumiĂšre. Une feuille morte descend, Doucement portĂ©e par le vent. Et le vent balance la feuille Juste au-dessus de l'Ă©cureuil ; Le vent attend, pour la poser LĂ©gĂšrement sur la bruyĂšre, Que l'Ă©cureuil soit remontĂ© Sur le chĂȘne de la clairiĂšre OĂč il aime Ă se balancer Comme une feuille de lumiĂšre. Maurice CarĂȘme Gare isolĂ©e On allume les lampes. Un dernier pinson chante. La gare est Ă©mouvante. En ce soir de septembre. Elle reste si seule Ă lâĂ©cart des maisons, Si seule Ă regarder LâĂ©toile du berger Qui pleure Ă lâhorizon Entre deux vieux tilleuls. Parfois un voyageur SâarrĂȘte sur le quai, Mais si las, si distrait, Quâil ne voit ni les lampes, Ni le pinson qui chante, Ni lâĂ©toile qui pleure En ce soir de septembre. Et la "banlieue" le cueille, Morne comme le vent Qui disperse les feuilles Sur la gare Ă©mouvante Et plus seule quâavant. Maurice CarĂȘme Ătranges fleurs L'automne met dans les lilas D'Ă©tranges fleurs que nul ne voit, Des fleurs aux tons si transparents Qu'il faut avoir gardĂ© longtemps Son Ăąme de petit enfant Pour les voir le long des sentiers Et pour pouvoir les assembler En un seul bouquet de clartĂ© Comme font, Ă l'aube, les anges, Les mains pleines d'Ă©toiles blanches... Maurice CarĂȘme 8. Pernette ChaponniĂšre, de son vrai nom Pernette Dunant est nĂ©e en 1915 en Suisse GenĂšve. Elle est auteure de romans, de livres pour enfants et de piĂšces de théùtre. Les feuilles mortes Tombent, tombent les feuilles rousses, J'entends la pluie sur la mousse. Tombent, tombent les feuilles molles, J'entends le vent qui s'envole. Tombent, tombent les feuilles d'or, J'entends l'Ă©tĂ© qui s'endort. Tombent, tombent les feuilles mortes, J'entends l'hiver Ă ma porte. Pernette ChaponniĂšre "L'Ă©charpe d'iris" - Ed Hachette Un poĂšme pour attendre le retour des hirondelles L'hirondelle On m'a dit qu'une hirondelle ne faisait pas le printemps et moi je dis que c'est elle sinon, qui le ferait donc ? Je l'ai vue avec son aile qui taillait dans le ciel blanc un grand morceau de dentelle oĂč venait jouer le vent. Ce n'Ă©tait qu'une hirondelle un oiseau noir et blanc et pourtant je n'ai vu qu'elle et j'ai le coeur tout content. On dit que les demoiselles font la pluie et le beau temps ; moi je dis qu'une hirondelle fait l'avril et le printemps. Pernette ChaponniĂšre 9. Anne-Marie Chapouton Il pleut Il pleut des feuilles jaunes il pleut des feuilles rouges LâĂ©tĂ© va sâendormir et lâhiver va venir sur la pointe de ses souliers gelĂ©s Anne-Marie Chapouton "PoĂšmes petits" - Delagrave, 1999 - poĂšme remis dans sa forme d'origine pas de ponctuation ni de majuscules. 10. Pierre Coran Pierre Coran est nĂ© en 1934 AutomneQuand les bois ont les cheveux courts, La lune ceint son abat-jour De brume pĂąle Et le vent vole et le vent court En tournoyant comme un vautour Sous les Ă©toiles. Pourquoi mon coeur es-tu si lourd Quand les bois ont les cheveux courts ? RivĂ© aux cailloux de la cour Le lierre Ă©treint dans ses doigts gourds Une hirondelle. Entends-tu dans le petit jour, Le gel affĂ»ter ses tambours Et ses chandelles ? Quand les bois ont les cheveux courts Pourquoi mon coeur es-tu si lourd ? Pierre Coran dans "La PoĂ©sie comme elle s'Ă©crit" - Jacques Charpentreau - Ăd OuvriĂšres 1979 11. Alain Debroise Alain Debroise 1911-1999, est auteur de poĂ©sies et de comptines. Villanelle* Une feuille d'or, une feuille rousse, un frisson de mousse, sous le vent du nord. Quatre feuilles rousses, quatre feuilles d'or, le soleil s'endort dans la brume douce. Mille feuilles rousses, que le vent retrousse. Mille feuilles d'or sous mes arbres morts. Alain Debroise "Deux sous d'oubliettes"*villanelle Ă partir du XVIe siĂšcle, chanson pastorale et populaire ancienne sous la forme d'un poĂšme. 12. Lucie Delarue-Mardrus Plus colorĂ©, voici l'automne de Lucie Delarue-Mardrus 1874-1945, suivi dâune courte poĂ©sie pour les petits. L'automne On voit tout le temps, en automne Quelque chose qui vous Ă©tonne, C'est une branche tout Ă coup, Qui s'effeuille dans votre cou ; C'est un petit arbre tout rouge, Un, d'une autre couleur encor, Et puis partout, ces feuilles d'or Qui tombent sans que rien ne bouge. Nous aimons bien cette saison, Mais la nuit si tĂŽt va descendre ! Retournons vite Ă la maison RĂŽtir nos marrons dans la cendre. Lucie Delarue-Mardrus Les feuilles tombent Les feuilles tombent peu Ă peu Les feuilles sont dĂ©jĂ par terre En grand silence, en grand mystĂšre Les feuilles tombent peu Ă peu . Lucie Delarue-Mardrus 13. Luce Fillol Luce Fillol est nĂ©e en 1918. PoĂšte et romanciĂšre pour la jeunesse, "Le 47 bis de la rue des trembles" son premier roman, et "Prune" Ădit Flammarion collection Castor Poche, sont ses oeuvres les plus connues. Feuille rousse, feuille folle Feuille rousse, feuille folle Tourne, tourne, tourne et vole ! Tu voltiges au vent lĂ©ger Comme un oiseau apeurĂ©. Feuille rousse, feuille folle ! Sur le chemin de lâĂ©cole, Jâai rempli tout mon panier Des jolies feuilles du sentier. Feuille rousse, feuille folle ! Dans le vent qui vole, vole, Jâai cueilli pour mon cahier la feuille qui dansait. Luce Fillol dans "Musi-Musou raconte" - Ă©ditions Magnard, 1969 14. RĂ©my de Gourmont Ce poĂšme de RĂ©my de Gourmont 1858-1915 est proposĂ© sans la derniĂšre strophe. Les feuilles mortes Simone, allons au bois, les feuilles sont tombĂ©es, Elles recouvrent la mousse, les pierres et les sentiers. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Elles ont les couleurs si douces, des tons si graves, Elles sont sur la terre si frĂȘles Ă©paves ! Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Elles ont l'air si dolent Ă l'heure du crĂ©puscule, Elles crient si tendrement, quand le vent les bouscule ! Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Quand le pied les Ă©crase elles pleurent comme des Ăąmes, Elles font un bruit d'ailes ou de robes de femmes. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? Viens nous serons un jour de pauvres feuilles mortes. Viens dĂ©jĂ la nuit tombe et le vent nous emporte. Simone, aimes-tu le bruit des pas sur les feuilles mortes ? RĂ©my de Gourmont "Simone, poĂšme champĂȘtre"- Mercure de France, 1901 15. Fernand Gregh Fernand Gregh 1873-1960 Ă©tait, comme il se dĂ©finissait lui-mĂȘme pour se dĂ©marquer des symbolistes, un poĂšte "humaniste". Il est aussi l'auteur d'essais et de nombreuses critiques littĂ©raires. "AprĂšs l'Ă©cole de la beautĂ© pour la beautĂ©, aprĂšs l'Ă©cole de la beautĂ© pour le rĂȘve, il est temps de constituer l'Ă©cole de la beautĂ© pour la vie." F. Gregh Silence d'automne C'est le silence de l'automne OĂč vibre un soleil, monotone Dans la profondeur des cieux blancs ... Voici qu'Ă l'approche du givre Les grands bois s'arrĂȘtent de vivre Et retiennent leurs cĆurs tremblants. Vois, le ciel vibre, monotone ; C'est le silence de l'automne. O forĂȘt ! qu'ils sont loin les oiseaux d'autrefois Et les murmures d'or des guĂȘpes dans les bois ! Adieu, la vie immense et folle qui bourdonne ! Entends, dans cette paix qui comme toi frissonne, Combien s'est ralenti le cĆurs fougueux des bois Et comme il bat, Ă coups dolents et monotones Dans le silence de l'automne ! Fernand Gregh "La BeautĂ© de vivre" - Calmann-LĂ©vy Ă©diteur, 1900 16. Isabelle Jaccard Feuilles d'automne J'ai regardĂ© les feuilles rouges Elles tombaient. J'ai regardĂ© les feuilles jaunes Elles volaient. J'ai regardĂ© les feuilles brunes Que le vent poussait. Rouges, jaunes, brunes, Chacune dansait. Isabelle Jaccard 17. Georges Jean Georges Jean, nĂ© en 1920, est un poĂšte enseignant enseignant-poĂšte ?. Il a publiĂ© de nombreux recueils de poĂ©sie et des anthologies pour les enfants, dont le Nouveau trĂ©sor de la poĂ©sie pour enfants en 2003 au Cherche midi Ă©diteur. L'automne Quand s'annonce l'automne La marmotte marmonne Rentre dans sa maison Et dit "C'est la saison OĂč mon lit a du bon Dormons." Et elle attend le temps Du soleil, le printemps En dormant. Georges Jean 18. Tristan Klingsor Tristan Klingsor 1874-1966 est malgrĂ© son nom c'est un pseudonyme, un poĂšte français. Il Ă©tait aussi musicien et peintre reconnu. Voici sa jolie contribution Ă l'automne, avec un texte particuliĂšrement adaptĂ© aux Ă©lĂšves d'Ă©lĂ©mentaire Le rouge-gorge Le rouge-gorge est au verger ; Ah ! qu'il est joli, le voleur ; Il ne pĂšse pas plus que plume Et le vent le balance Ă son grĂ© Comme une fleur ; Ah ! qu'il est joli, le voleur de prunes. Oiseau, bel oiseau d'automne, Voici l'oseille qui rougit Dans l'herbe, Et la feuille du poirier jaune ; Tout se couvre de pourpre et de vieil or superbe Avant l'hiver gris. Tristan Klingsor 19. Alphonse de Lamartine Alphonse de Lamartine 1790-1869, grand poĂšte romantique et lyrique, Ă©crivain et homme politique, a publiĂ© Harmonies poĂ©tiques et religieuses en 1830. L'automne* titre proposĂ© pour la classe Ă©lĂ©mentaire - extrait* VoilĂ les feuilles sans sĂšve Qui tombent sur le gazon, VoilĂ le vent qui s'Ă©lĂšve Et gĂ©mit dans le vallon, VoilĂ l'errante hirondelle Qui rase du bout de l'aile L'eau dormante des marais, VoilĂ l'enfant des chaumiĂšres Qui glane sur les bruyĂšres Le bois tombĂ© des forĂȘts. L'onde n'a plus le murmure, Dont elle enchantait les bois; Sous des rameaux sans verdure Les oiseaux n'ont plus de voix; Le soir est prĂšs de l'aurore, L'astre Ă peine vient d'Ă©clore Qu'il va terminer son tour, Il jette par intervalle Une heure de clartĂ© pĂąle Qu'on appelle encore un jour. Alphonse de Lamartine "Harmonies poĂ©tiques et religieuses" - 1830 *titre original PensĂ©e des n'a gardĂ© pour l'Ă©cole Ă©lĂ©mentaire que les 2 premiĂšres strophes de ce long pourra en retrouver l'intĂ©gralitĂ© dans page du site actuellement en travaux BRASSENS chante les poĂštes. Une deuxiĂšme poĂ©sie, dans la mĂȘme tonalitĂ© RĂȘve d'automne Salut ! bois couronnĂ©s d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons Ă©pars ! Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature Convient Ă la douleur et plaĂźt Ă mes regards ! Je suis d'un pas rĂȘveur le sentier solitaire, J'aime Ă revoir encore, pour la derniĂšre fois, Ce soleil pĂąlissant, dont la faible lumiĂšre Perce Ă peine Ă mes pieds l'obscuritĂ© des bois ! Oui, dans ces jours d'automne oĂč la nature expire, A ses regards voilĂ©s, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lĂšvres que la mort va fermer pour jamais ! Ainsi, prĂȘt Ă quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir Ă©vanoui Je me retourne encore et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui ! Peut-ĂȘtre l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-ĂȘtre dans la foule, une Ăąme que j'ignore Aurait compris mon Ăąme et m'aurait rĂ©pondu ? ... La fleur tombe en livrant ses parfums au zĂ©phyr ; A la vie, au soleil, ce sont lĂ mes adieux ; Moi, je meurs et mon Ăąme au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mĂ©lodieux. Alphonse de Lamartine "MĂ©ditations poĂ©tiques" - 1920
PoĂšmes choisis Automne I Automne II Automne malade Chanson dâautomne Chant dâautomne Lâautomne I Lâautomne II Lâautomne III Le PoĂšme Japonais Matin d'Octobre Soir d'automne Soir d'octobre Droit d'utiliser Ă des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'Ćuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles Ćuvres créées Ă partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. Quand chutent les secondes Avec le passĂ© pour cible Aucune heure qui vaille. Automne pluvieux Les jours raccourcissent Mon bien-ĂȘtre aussi. Orageux problĂšmes Mais derriĂšre tout nuage Il y a un ciel bleu. â StĂ©phen Moysan Des espoirs, ĂŽ dĂ©sespoir Atteignant la saison de leur majoritĂ© Les feuilles Pudiques Rougissent Ă l'idĂ©e de devoir DĂ©shabiller Un arbre Pour leur premiĂšre fois Automne â Essence/Neige Twitter Automne malade Automne malade et adorĂ© Tu mourras quand lâouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigĂ© Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mĂ»rs Au fond du ciel Des Ă©perviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines Qui nâont jamais aimĂ© Aux lisiĂšres lointaines Les cerfs ont bramĂ© Et que jâaime ĂŽ saison que jâaime tes rumeurs Les fruits tombant sans quâon les cueille Le vent et la forĂȘt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille Ă feuille Les feuilles Quâon foule Un train Qui roule La vie SâĂ©coule â Guillaume Apollinaire 1880-1918 Alcools Chanson dâautomne Les sanglots longs Des violons De lâautomne Blessent mon cĆur Dâune langueur Monotone. Tout suffocant Et blĂȘme, quand Sonne lâheure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je mâen vais Au vent mauvais Qui mâemporte Deçà , delĂ , Pareil Ă la Feuille morte. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Chant dâautomne Partie I BientĂŽt nous plongerons dans les froides tĂ©nĂšbres ; Adieu, vive clartĂ© de nos Ă©tĂ©s trop courts ! Jâentends dĂ©jĂ tomber avec des chocs funĂšbres Le bois retentissant sur le pavĂ© des cours. Tout lâhiver va rentrer dans mon ĂȘtre colĂšre, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcĂ©, Et, comme le soleil dans son enfer polaire, Mon coeur ne sera plus quâun bloc rouge et glacĂ©. JâĂ©coute en frĂ©missant chaque bĂ»che qui tombe ; LâĂ©chafaud quâon bĂątit nâa pas dâĂ©cho plus sourd. Mon esprit est pareil Ă la tour qui succombe Sous les coups du bĂ©lier infatigable et lourd. Il me semble, bercĂ© par ce choc monotone, Quâon cloue en grande hĂąte un cercueil quelque part. Pour qui ? â CâĂ©tait hier lâĂ©tĂ© ; voici lâautomne ! Ce bruit mystĂ©rieux sonne comme un dĂ©part. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les fleurs du mal Lâautomne Salut ! bois couronnĂ©s dâun reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons Ă©pars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient Ă la douleur et plaĂźt Ă mes regards ! Je suis dâun pas rĂȘveur le sentier solitaire, Jâaime Ă revoir encor, pour la derniĂšre fois, Ce soleil pĂąlissant, dont la faible lumiĂšre Perce Ă peine Ă mes pieds lâobscuritĂ© des bois ! Oui, dans ces jours dâautomne oĂč la nature expire, A ses regards voilĂ©s, je trouve plus dâattraits, Câest lâadieu dâun ami, câest le dernier sourire Des lĂšvres que la mort va fermer pour jamais ! Ainsi, prĂȘt Ă quitter lâhorizon de la vie, Pleurant de mes longs jours lâespoir Ă©vanoui, Je me retourne encore, et dâun regard dâenvie Je contemple ses biens dont je nâai pas joui ! Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; Lâair est si parfumĂ© ! la lumiĂšre est si pure ! Aux regards dâun mourant le soleil est si beau ! Je voudrais maintenant vider jusquâĂ la lie Ce calice mĂȘlĂ© de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe oĂč je buvais la vie, Peut-ĂȘtre restait-il une goutte de miel ? Peut-ĂȘtre lâavenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont lâespoir est perdu ? Peut-ĂȘtre dans la foule, une Ăąme que jâignore Aurait compris mon Ăąme, et mâaurait rĂ©pondu ? ⊠La fleur tombe en livrant ses parfums au zĂ©phire ; A la vie, au soleil, ce sont lĂ ses adieux ; Moi, je meurs; et mon Ăąme, au moment quâelle expire, Sâexhale comme un son triste et mĂ©lodieux. â Alphonse de Lamartine 1790-1869 MĂ©ditations poĂ©tiques Lâautomne Sois le bienvenu, rouge Automne, Accours dans ton riche appareil, Embrase le coteau vermeil Que la vigne pare et festonne. PĂšre, tu rempliras la tonne Qui nous verse le doux sommeil ; Sois le bienvenu, rouge Automne, Accours dans ton riche appareil. DĂ©jĂ la Nymphe qui sâĂ©tonne, Blanche de la nuque Ă lâorteil, Rit aux chants ivres de soleil Que le gai vendangeur entonne. Sois le bienvenu, rouge Automne. â ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Les cariatides Lâautomne Voici venu le froid radieux de septembre Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ; Mais la maison a lâair sĂ©vĂšre, ce matin, Et le laisse dehors qui sanglote au jardin. Comme toutes les voix de lâĂ©tĂ© se sont tues ! Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ? Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois Que la bise grelotte et que lâeau mĂȘme a froid. Les feuilles dans le vent courent comme des folles ; Elles voudraient aller oĂč les oiseaux sâenvolent, Mais le vent les reprend et barre leur chemin Elles iront mourir sur les Ă©tangs demain. Le silence est lĂ©ger et calme ; par minute Le vent passe au travers comme un joueur de flĂ»te, Et puis tout redevient encor silencieux, Et lâAmour qui jouait sous la bontĂ© des cieux Sâen revient pour chauffer devant le feu qui flambe Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes, Et la vieille maison quâil va transfigurer Tressaille et sâattendrit de le sentir entrer. â Anna de Noailles 1876-1933 Le coeur innombrable Le PoĂšme Japonais Soir dâautomne - Il est un bonheur aussi Dans la solitude. De temps en temps Les nuages nous reposent De tant regarder la lune. Rien qui mâappartienne Sinon la paix du cĆur Et la fraĂźcheur de lâair. Buson - Basho - Issa â StĂ©phen Moysan En route vers l'Horizon Matin d'Octobre C'est l'heure exquise et matinale Que rougit un soleil soudain. A travers la brume automnale Tombent les feuilles du jardin. Leur chute est lente. Ou peut les suivre Du regard en reconnaissant Le chĂȘne Ă sa feuille de cuivre, L'Ă©rable Ă sa feuille de sang. Les derniĂšres, les plus rouillĂ©es, Tombent des branches dĂ©pouillĂ©es Mais ce n'est pas l'hiver encor. Une blonde lumiĂšre arrose La nature, et, dans l'air tout rose, On croirait qu'il neige de l'or. â François CoppĂ©e 1842-1908 Promenades et IntĂ©rieurs Soir d'automne Il est doux, ĂŽ mes yeux, lorsque le vent d'automne Cesse de s'acharner Ă l'arbre dont frissonne Le spectre dĂ©pouillĂ© qui craque et tremble encor, De voir, dans l'air muet, oĂč son vol se balance, Tomber en tournoyant Ă travers le silence, Une derniĂšre feuille d'or. Quand au jour Ă©clatant qui se voile succĂšde Le crĂ©puscule lent, humide, mol et tiĂšde, Qui fait perler la mousse au dos des bancs velus, Il est doux, au jardin mystĂ©rieux, d'entendre RĂ©sonner dans le soir le rire obscur et tendre Des visages qu'on ne voit plus. â Henri de RĂ©gnier 1864-1936 Le Miroir des heures Soir d'octobre Dâune annĂ©e Ă lâautre La chute des feuilles Petit vertige du temps. Les vendeurs de marrons grillĂ©s Apportent la nouvelle en ville Lâautomne est arrivĂ©. Quand, face Ă la lune, Un clin dâĆil du soleil Fait rougir le crĂ©puscule. â StĂ©phen Moysan Spleen
poesie l automne on voit tout le temps